Fontaine sacrée , fontaine profane.
Où sacré et profane se mêle.
La fontaine a été une condition essentielle de l’existence humaine. Comme la source, dont elle est le prolongement artificiel, elle présente initialement un caractère sacré, magique ou religieux et, à ce titre, est dotée d’attributs allégoriques ou de décors, évoquant ou conférant ce caractère.
Ces critères différencient mais peuvent aussi se cumuler pour qu’une fontaine devienne sacrée et profane. Elle peut être sacrée uniquement et avoir des fonctions profanes. L’adjonction d’un lavoir lui confère alors cela. La présence d’un saint n’est, par ailleurs, nullement obligée pour lui conférer une vertu sacrée. De la même façon une fontaine que l’on sait « utilitaire » , donc profane, peut porter le nom d’un saint, d’une divinité. On trouve des fontaine surmontée d’une croix, des fontaines « blanche ». Certaines fontaines sont désignées par un nom spécifique non religieux comme « fontaine au lait ». On trouve des fontaines dédiées aux fées, aux korrigans et même au diable.
Le culte de l’eau et des sources étaient une des formes les plus sensibles du paganisme. De la purification de l’âme aux soins du corps, il n’y a qu’un pas. L’église du haut moyen âge redoutait le retour des fidèles au paganisme. Elle pourchassait tous les signes de cette religion. La réaction ne fut ni la destruction, ni l’abandon. Ce fut la christianisation. Car les moines ne pouvant tarir les sources tâchèrent d’endiguer leur puissance occulte en l’absorbant au profit de Dieu. Cette récupération n’a pas empêché, par la suite, la fréquentation par une société restée traditionnelle.
Il est possible qu’une origine pré chrétienne soit directement imputable à certaines fontaines, mais on ne saurait rien en conclure pour l’ensemble d’entre-elles.
Alors la frontière est parfois mince pour qualifier une fontaine de sacrée ou de profane. Une fontaine peur être qualifiée profane par certains, pour autant les « gens du pays » savent eux que l’on y puise des eaux qui soulagent, qu’elle apporte des réponses ou tout simplement réconforte.
La notion de fontaine sacrée peut inclure des fontaines saintes et celles qui ont des pouvoirs sans être rattachées au culte catholique.
Apaiser la soif, nettoyer les souillures telles ont été les fonctions de l’eau. Les hommes voulaient ainsi traiter leurs maladies en buvant l’eau miraculeuse ou en se baignant dans les eaux sacrées. Le rite seul peut qualifier une fontaine sacrée, de guérison, divinatoire ou magique. Le Finistère est particulièrement riche de ces fontaines qui nous offrent une multitude de rites et de patronages. Leurs propriétés sont à la fois diverses et inattendues mais dans la majorité des cas ont leur attribue le pouvoir de guérir.
On peut préciser que la plupart des fontaines sacrées sont constituées de trois espaces qui diffèrent dans leur aspect architectural et dans le pouvoir qu’on leur attribue.
Tout d’abord le bassin ou jaillit l’eau et au dessus duquel est placée la statue du saint protecteur ; c’était l’eau la plus pure, la plus sacrée ; l’absorption en est conseillée.
Puis une, deux ou trois vasques ou bassins traversés par le courant ; l’eau était encore soumise aux propriétés curatives, on pouvait y tremper un membre malade.
Enfin en dehors de l’enclos, le lavoir ou l’abreuvoir retient l’eau ; mais elle avait alors perdu toute vertu curative, hormis celle de pourvoir au lavage du linge et d’ apaiser la soif des bovins et autres animaux.
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