GOULVEN
Fontaine Saint Goulven.
Par la D10 en direction de Kerlouan. A Kérouzien. La fontaine monumentale est signalée. On la trouvera à gauche de la chapelle de Goulven.
L’attachement des populations bretonnes aux sources sacrées ancestrales a contraint le clergé du haut Moyen Age a christianiser les pratiques chrétiennes qui s’attachaient à celles ci, plutôt que de les attaquer de front.
La fontaine de Saint Goulven est un monument de style renaissance à pignon. Elle est entourée d´une enceinte carrée et de bancs de pierre. La source jaillit au milieu du bassin dallé. C’est le saint en personne qui selon la légende fit jaillir la source. Le mur du fond contient la niche formée de deux pilastres coiffés d’un petit toit et prenant appui sur une console moulurée. A droite de la statue de saint Goulven, le sarcophage encastré dans le mur passe pour avoir été le lit de saint Goulven.
Lors du pardon, célébré, le premier dimanche de juillet, le prêtre plonge dans la source une relique du saint ; dès lors, l’eau sacrée a le pouvoir de guérir. Dans le mur, on peut voir le sarcophage communément appelé « lit ou tombeau » de Saint Goulven. Les pèlerins s’ y allongeaient en invoquant le saint afin d’être guéri. L’eau de la fontaine passait aussi pour miraculeuse et était surtout réputée pour guérir la fièvre et les rhumatismes ainsi que le mal de dos. Pour le mal de dos, pendant que la personne souffrante priait à genoux, une autre personne lui jetait de l’eau sacrée à pleins seaux sur le dos.
La fontaine avait aussi un pouvoir oraculaire. Le malade envoyait quelqu’un de son entourage à la fontaine pour y prier à sa place. Cela devait être fait à l’heure de minuit. Si le bruit entendu était celui d’une pierre jetée dans le bassin, la guérison était assurée.
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Plus tard, les fidèles, répugnant d’utiliser à des fins profanes cette eau miraculeuse « creusèrent près de cette fontaine et en trouvèrent une autre qui sert à boire et à préparer la nourriture ».
Vie légendaire de saint Goulven.
C´est à cet endroit en 540 que Gologwen a donné naissance à saint Goulven. Cela se passait au VIe siècle. Glaudan et sa femme Gologwen avaient échoué dans la baie de Goulven.
Laissons Albert Le Grand raconter la suite: « étans sortis du vaisseau, ils prirent leur chemin le long du rivage, et arrivèrent en la Paroisse de Ploüider, distante de deux lieuës de Lesneven et Plouneour-trez, de façon qu´ils furent contraints de chercher à loger, cette nuit, en un Village situé és paluds de Brengorut, mais le Païsan à qui ils s´adressèrent, voyant que c´estoient des étrangers pauvres et nécessiteux, les refusa, de sorte qu´ils furent contraints de loger en un lieu, nommé Odena, où Gologuenn accoucha d´un fils ».
Le lendemain, Glaudan alla chercher un peu d´eau pour laver l´enfant mais on ne lui en donna pas. Et Albert Le Grand de poursuivre: « Voyant donc qu´en vain il avoit courru, d´ailleurs la nécessité de sa femme, l´enfant foible et débile, il eut recours à Dieu, se jetta à genoux et luy présenta son humble prière, le suppliant, la larme à l´oeil, de les assister en cette extrème nécessité. Sa prière finie, tout incontinent, une belle fontaine sourdit, distante de seulement d´un jet de pierre du lieu où estoit gisante Gologuenn, de laquelle elle but, puis y lava son enfant ; prognostique que cet enfant, en faveur duquel cette fontaine fut miraculeusement produite, seroit une vive source de doctrine et sainteté, de laquelle les hommes puiseroient les eaux salutaires, pour rassasier la soif de leurs Ames altérées. »
La nouvelle de ce miracle se répandit. Un homme aida les arrivants qui le désignèrent comme parrain de l’enfant. Le bébé fut appelé Goulven. Son parrain ne l’abandonna pas. Le moment venu, il le plaça dans une école monastique. Il y apprend l’enseignement biblique qui le marque très jeune. Il se contente depuis son enfance de se nourrir que de pain, d’eau et quelques légumes. Ses études terminées Golven catéchise à son tour des auditoires nombreux, se retire à Odena dans une petite « maison de pénitence », une sorte de cabane.
On vint le consulter et faire appel aux dons de thaumaturge qu’on lui prêtait. Son ermitage est pendant de longues années lieu d’oratoire, de prières et de miracles. C’est qu’en effet Goulven réalisait des miracles. qui établirent sa renommée, si bien qu’il fut nommé évêque du Léon. . Evêque de Léon de 600 à 608 d’abord avec réticence, puis de plein cœur, Golven décide de retrouver la solitude en forêt de Brocéliande, pour enfin trouver son dernier ermitage à Saint-Didier en compagnie de son fidèle disciple Maden. L’église canonisa Golven le lendemain de sa mort.