MOËLAN SUR MER
Fontaine saint Roch
Cette fontaine est le véritable point d’eau type à Moëlan. Ici elle avait pour première fonction l’approvisionnement en eau de la population du bourgmais aussi de lavoir.
Cette eau est retenue dans deux bassins qui vont constituer sa fonction sacrée. Le premier bassin est dédié à St Roch, le second à Saint Philibert.
C‘est une fontaine à mur pignon avec une ouverture peu profonde et un édicule rectangulaire. La fontaine est composée d’un toit en bâtière couvrant une arcade dans laquelle une niche voûtée en coquille abrite la statue de saint Roch. Elle est entourée d’un muret à banc de de pierre et compte deux bassins. La statue de Saint Roch se protège dans une niche en forme de coquille saint Jacques. L’eau s’écoule ensuite vers le lavoir.
Cet ensemble architectural à proximité de l’église est un des plus riches de Bretagne.
Un bassin de la fontaine, dédié à Saint Roch depuis les épidémies de peste du moyen âge, guérissait des maladies contagieuses, tandis que l’autre bassin, dédié à Saint Philibert en raison du retour d’une relique du Saint, guérissait les enfants des maux de ventre et des fièvres.
Les mères y trempaient autrefois la chemise de leur enfant et ensuite la leur mettait sur le corps.
Cette fontaine constituait le point d’eau et le lavoir principal des habitants du bourg.
Roch naquit à Montpellier vers 1340 et il mourut à Voghera en Italie vers 1376/1379; seul fils d’un consul de la ville et d’une mère nommée Libère. Orphelin très jeune, il fut confié à son oncle. Il étudia probablement la médecine.
À sa majorité, il distribua tous ses biens aux pauvres et partit en pèlerinage pour Rome, probablement par le chemin des Lombards. Il s’arrêta en plusieurs villes d’Italie atteintes par la peste et s’employa à servir les malades dans les hôpitaux. Rome étant attaquée, du même mal, il s’y rendit, et s’y occupa de même pendant environ trois ans. À son retour, il s’arrêta à Plaisance, également en proie à l’épidémie.
Roch finit par attraper lui-même la maladie et il se retira dans une forêt près de Plaisance pour ne pas infecter les autres. Seul un chien vint le nourrir en lui apportant chaque jour un pain dérobé à la table de son maître. Ce dernier, intrigué par le manège de l’animal, le suivit en forêt et découvrit le saint blessé, qu’il put ainsi secourir. Saint Roch est généralement représenté avec son chien, dont il est inséparable, d’où l’expression, pour parler de deux personnes inséparables : « c’est saint Roch et son chien ». Quand il revint dans sa patrie vers l’âge de trente ans, Roch était défiguré par les mortifications qu’il avait subies. À Milan, déchiré par une guerre civile, il fut pris pour un espion et jeté au cachot. Par humilité, il y demeura incognito et périt de misère vers 1378, ses concitoyens ne s’étant rendu compte que trop tard de leur méprise.
Saint Roch fut enterré avec dévotion à Voghera qui, immédiatement après sa mort (avant 1391) lui consacra une fête. Sa dépouille mortelle, gardée dans l’église qui lui est aujourd’hui dédiée, fut volée, ou fit l’objet d’une transaction, en février 1485 (à l’exclusion de deux petits os du bras) et transportée à Venise, où elle est toujours, hormis quelques reliques, dont un tibia, donné au XIXe siècle au sanctuaire Saint-Roch de Montpellier, qui possède également son bâton de pèlerin.