Fontaine antique. 4 août
GOUEZEC
Fontaine Notre Dame des Trois Fontaines.
Sur la voie romaine Quimper Morlaix, (D 785) à proximité des ruines antiques de Moguérou , et à quelques mètres de la chapelle, placée sous l’invocation de Notre Dame des Trois-Fontaines, se trouve une triple fontaine antique ,ancienne possession de l´abbaye cistercienne de Coat Malouen , puis des ducs de Bretagne. Le lieu doit son nom aux trois fontaines qui y coulent.
. Les trois fontaines édifiées sur trois sources alimentent le ruisseau voisin.
Les trois fontaines, qui ont donné leur nom au sanctuaire, sont le témoignage d’un lieu antique du culte de l’eau, christianisé par la suite. Le site a subit une restauration en 1996.
Une fontaine est dédiée à saint Jean/sant Yann, c’est une fontaine à mur pignon, ouverture en ogive en plein cintre et murets. C’est la plus importante.
Une autre est dédiée à Notre-Dame. La fontaine dédiée à la Vierge est un édifice à voûte profonde qui abrite dans une niche une statue de la Vierge en pierre polychrome.
Les jeunes mères aspergeaient la statue de la Vierge pour demander un lait abondant.
La dernière est dédiée aux trois Maries, la mère de Jésus, Marie Madeleine et Marie Salomé. Elle est au ras du sol et dallée dans son pourtour.
Ces trois Maries ont probablement pris la place des Matrones, ces trois déesses druidiques qui étaient représentées assises avec un enfant emmailloté sur les genoux de celle du milieu.
On venait boire l’eau de ces fontaines pour éviter les maladies contagieuses et soigner les rhumatismes.
La fontaine Saint Jean a une histoire particulière qui fut recueillie par A. Le Braz de la gardienne même de la chapelle.
Comme pour reprendre haleine, une homme avait posé un lourd panier sur la margelle de la fontaine; une femme éclatante de lumière lui apparut et le dialogue suivant s’engagea :
« Que portes-tu là ? demanda la femme.
– Neuf petits cochons que je vais essayer de vendre à Gouezec.
– Menteur ! Ce sont neuf petites créatures du bon Dieu que ta femme a mises au monde cette nuit et que tu veux noyer parce que tu es avare.
– Dame ! Neuf bouches de plus à nourrir.
– Ecoute, je vais te proposer un marché. Fais baptiser tes enfants. Je serai leur marraine et j’assurerai ta subsistance tant qu’ils vivront.
– Bon, dit l’homme. »
Rentré chez lui, il trouva la grange pleine de blé. Aussi, courut-il jusqu’au presbytère pour faire carillonner le baptême. Le jour où les enfants furent apportés à la chapelle, la Vierge descendit de son socle : c’était la dame de la source et, sans mot dire, elle fit tomber une pluie d’or sur la margelle de la fontaine… Mais, au fur et à mesure que le prêtre baptisait les enfants, ceux-ci expiraient.
L’homme ébloui ne se rendait même pas compte que neuf âmes pures montaient au ciel. Il se précipita sur l’or. En vain essayait-il de le ramasser : les pièces disparaissaient ne laissant que la trace des trous qu’elles avaient faits en tombant. Et le blé devint poussière. »
Les habitants du village vous montreront la margelle de la fontaine Saint Jean, marquée par une empreinte ronde et vous diront que c’est la trace du panier qui contenait les malheureux enfants.