Histoire d’oeufs. 21 février
TREGUENNEC
Fontaine saint Vio XVIe
Un petit chemin voisin de la chapelle conduit à la fontaine.
C’est une fontaine à pignon triangulaire, avec une niche et des murets latéraux.
En raison de l’homophonie de Vio avec « viou » (oeuf en breton) la chapelle est appelée « chapelle aux oeufs » C’est un monument très bas avec une niche cintrée.
Un ruisseau, partiellement enseveli sous le sable, alimente cette fontaine et le lavoir qui se trouve un peu en aval. La coutume voulait que, le jour du pardon, l’on mène jusqu’ici les enfants qui avaient du retard dans la marche. On les déshabillait alors depuis la ceinture jusqu’aux pieds pour un petit bain forcé. Les fidèles priaient ou psalmodiaient un cantique rituel : « À votre fontaine pleine de miracles de toutes parts viennent les mères pour vous présenter leurs enfantelets […]. » Une autre tradition attribue à cette eau le pouvoir de chasser les fièvres paludéennes. On fait alors porter au malade une chemise absolument blanche que l’on a au préalable trempée dans la fontaine. Si l’on enfreint cette consigne et que la chemise n’a pas la blancheur exigée, la source peut se tarir.
Comme beaucoup de fontaines sacrées, celle-ci est aussi divinatoire. Une dalle percée en son milieu d’un large trou reçoit les pièces de monnaie que l’on jette tout en faisant un vœu. Le rite de épingle y était pratiqué. Si elle s’enfonçait dans l’eau, les jeunes filles se mariaient dans l’année. Si l’épingle coulait, c’était un présage de mort. Une pierre tombale, portant une croix et un cœur, sert de pont pour passer le ruisseau. On implorait aussi Saint Vio lors des sécheresses prolongées.
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